L’hypothèse d’efficience des marchés est fondamentale en finance. Constatant de nombreuses confusions autour de cette notion, il nous a semblé important de faire un point sur sa définition ainsi que sur ses implications.
Dans la traduction française de l’ouvrage Rajan [1],[2] (p. 282), l’auteur s’interroge sur le fait que, pendant la crise, les banques dont les cours avaient le plus progressé en moyenne en 2006 étaient les moins performantes. Ne serait-ce pas une preuve supplémentaire de l’inefficience des marchés ? Dès lors que toutes les informations publiques sont intégrées dans les cours, les cours des banques n’auraient-ils pas dû refléter la qualité de leur bilan et de leurs perspectives bénéficiaires ? C’est là où le bât blesse ! Citons Rajan : « Rien dans cette théorie ne dit que le marché doit avoir complètement raison tout le temps. Le marché ne peut pas disposer de toutes les informations (…). De plus, même si le marché assigne des probabilités appropriées à tous les événements possibles, seul un de ces événements se réalisera. Avec le recul du temps et surtout lorsqu’un événement extrême aura eu lieu, on aura l’impression que le marché s’est trompé et de fait ce fut le cas. Mais cela ne veut pas dire que quiconque aurait pu mieux faire à tous les coups. Dans le jargon des économistes, dire que le marché a des attentes rationnelles à propos des événements ne signifie pas qu’il est capable de prévoir l’avenir parfaitement » … Télécharger la note complète
[1] Rajan R., 2013, « Crise : au-delà des marchés financiers », Le Pommier.
[2] Il s’agit tout simplement d’un des meilleurs ouvrages qu’il nous ait été donné de lire sur la crise des subprimes.