La persistance de la gestion active

La persistance de la gestion active et surtout sa progression en volume de fonds gérés reste une énigme[1],[2]. La littérature académique a montré de longue date qu’il n’est en moyenne pas possible de battre la rentabilité moyenne offerte par le marché. C’est conceptuellement impossible comme le met en évidence William Sharpe dans son article de 1991[3]. Et les études empiriques montrent dans leur grande majorité que la performance des fonds gérés activement n’est pas supérieure à celle du marché 4. Si l’on regarde plus en détail, en termes de rentabilité brute, l’alpha dégagé par les professionnels est de l’ordre de 0,40% à 0,50%. Si l’on déduit de ces rentabilités les frais de gestion des fonds, alors l’alpha net est négatif de l’ordre de -0,50% à -0,60%[4]. Seuls 3% des gestionnaires dégagent une rentabilité suffisante pour compenser les frais de gestion[5]. Ce qui n’est donc pas le cas pour les 97% restant! Télécharger la note complète


[1] La part de la gestion passive dans le volume des montants gérés est croissante mais la croissance de la gestion active reste positive.

[2] Nous nous intéressons dans cette note à la gestion collective principalement. Les investisseurs individuels peuvent trouver un plaisir à « boursicoter » indépendamment de la performance de leur portefeuille.

[3] Sharpe, W. 1991, « The arithmetic of active management », Financial Analysts Journal, vol. 47, N°1, p. 7-9.

[4] Voir par exemple Barras L. O. Scaillet et R. Wermers (2010), « False discoveries in mutual fund performance: Measuring luck in estimated alpha », Journal of Finance, vol. 65, p. 1269-1295 ou Fama E. et K. French (2010), « Luck versus skill in the cross section of mutual funds returns », Journal of Finance, vol. 65, p. 1915-1947.

[5] Cf Fama et French (2020), réf. citée.